C’est par là...
Un homme récolte des histoires d’amour avec sa petite caméra pour les donner à une femme qu’il veut rejoindre à Hiroshima.
Le film et le site internet tiennent dans cette phrase. De cet argument découle le processus de fabrication, de ce postulat l’objet se cherche et trouve sa forme.
Un homme récolte des histoires d’amour avec sa petite caméra...
Je prends la route qui va de la France jusqu’au Japon. Je pars avec ma caméra-stylo. Les Balkans, la Grèce, la Turquie, l’Iran, l’Asie Centrale, la Chine d’Ouest en Est. En route, je dis aux personnes rencontrées que je récolte des histoires d’amour et que je vais à Hiroshima. C’est tout. Presque à tous les coups ils me parlent de leur histoire, de celle d’un autre, d’un film, d’une chanson, d’un poème. Et une constellation de l’amour se dessine.
Documentaire, oui. Mais pas forcément documentant.
... pour les donner à une femme...
Je m’adresse à cette femme, je lui parle au cours de ce voyage. J’ai quelque chose à lui dire. Et comme je ne sais pas exactement quoi, comme je ne sais pas comment le dire, je filme.
Ce que filme ma caméra, ce n’est pas ce qu’elle voit, c’est ce que je ressens. C’est comme ça que je filme, c’est comme ça que je parle à cette femme d’Hiroshima : ma caméra filme mes sentiments.
... qu’il veut rejoindre à Hiroshima.
Au bout du voyage, il y a cette femme ? Le film le dira. Il y a cet horizon, Hiroshima, il y a ce hors-champ, la femme. Et il y a toute cette matière récoltée, un film qui peut enfin se construire.
Documentaire, poésie visuelle, autofiction, ce film est une histoire qui raconte un périple intérieur, un questionnement sur l’avenir de l’humanité dans son rapport au désir, à l’autre, au don de soi, au don du rien.