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Artiste/Artsite

lundi 19 octobre 2009, par Margot Cauquil-Gleizes

Réflexion sur les résidences d’artistes.
Ne pouvant être à la réunion ce jeudi 22 octobre, ce texte pour donner mon point de vue quant à cette aventure qui débute.

La place accordée à un artiste en résidence à l’année et un artiste dans une classe ne s’envisage pas, à mon sens, de la même manière.

En résidence sur l’établissement, l’artiste dispose d’un lieu identifié par les différents acteurs de la communauté scolaire. Cet espace ouvert lui permet de construire et de développer son projet artistique. Les collégiens peuvent alors observer, rencontrer, échanger avec un artiste et ainsi appréhender un temps soit peu la singularité de son rapport au monde. C’est donc une expérience sensible qui permet à l’élève de se questionner lui-même sur son propre rapport au monde. Il ne s’agit pas d’instrumentaliser l’art, de créer une animation socio-culturelle ou de faire de cette expérience un alibi éducatif. Au-delà de questions bien légitimes que les élèves se posent comme « qu’est ce qu’un artiste ? » « A quoi ça sert l’art ? » (sic) (ce à quoi je réponds invariablement :« A quoi ça sert de vivre ? » « Est-ce que tout devrait toujours servir à quelque chose ? »), les élèves sont ainsi libres d’aller vers, de manifester leur curiosité, de demander, de tenter de comprendre la démarche d’un artiste, d’être témoins de l’art en train de se faire.

Le travail entre Samuel et la classe de 6A(6eCHAAP, classe à horaires aménagés en arts plastiques) se vit selon ces même modalités mais de façon plus étroite et certainement, plus encadrée. Cette collaboration permet aux enfants de découvrir une œuvre , d’avoir une pratique plastique étendue à la vidéo, au montage et à l’infographie, d’expérimenter une démarche artistique et surtout, de nouer des liens privilégiés avec l’artiste. Le début du travail mis en place avec Jocelyne Quelo (de la Maison Populaire) Samuel Aubin et l’équipe pédagogique de la 6A ( Monsieur Ledeme, technologie ; madame Lorvellec, histoire-géographie ; madame Veirard, français ; et moi-même en arts plastiques) est un tissage progressif de réflexions, de questionnements, d’idées. Cela donne lieu à des orientations et des pistes riches de par le coté expérimental inhérent à tout travail en partenariat avec un artiste, qui nous font prendre des chemins de traverses que l’on aurait, dans un parcours classique, délaissés.

Il me semble évident que la dimension « Extérieure »(l’artiste) est source de richesses et d’étonnements en tous genre quand le travail d’élaboration se pense et se construit dans une attention portée par tous les protagonistes du projet. C’est ce qui se passe ici. Samuel est très attentif aux questions et aux préoccupations des élèves, mais aussi des enseignants. De plus, la structure partenaire la maison populaire, est un véritable avantage ; tant par l’aide matérielle fournie que par le cadrage de fond, notamment par le biais de ce site, qui peut devenir un lieu d’itinérance et de traces du work in progress.

A titre personnel, je souhaiterais un regard croisé sur ce partage des expériences.Je me questionne sur la motivation d’un artiste qui prend le risque de fragiliser sa pratique en déplaçant son lieu de création et en se confrontant, de ce fait, aux contraintes d’un nouveau lieu:Qu’est-ce que cela déplace dans sa propre pratique ? Que produit cette délocalisation de l’atelier dans un cadre scolaire ? Qu’apporte l’élève à l’artiste qui va, le temps d’une résidence, retourner à l’école ?

J’espère vos réactions...
Margot Cauquil-Gleizes

info portfolio
Ancienne salle arts plastiques

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